« Il n’y a rien de plus facile, semble-t-il, que de critiquer la consommation. Personne en tout cas ne s’en prive. L’exercice obéit pourtant à deux règles : la première est de ne viser que la consommation des autres — ceux qui manifestement ne partagent pas nos valeurs, qui n’occupent pas la même position sociale, qui n’ont pas les mêmes goûts ni, donc, les mêmes dégoûts. La seconde consiste à s’attaquer aux pratiques commerciales des entreprises (fraude, publicité, irresponsabilité sociale, etc.), celles, là aussi, auxquelles s’approvisionnent les autres.
Mais a-t-on affaire là à une critique de la consommation ou à l’expression d’un désir de se distinguer dans la consommation ? La question en entraîne une autre : peut-il encore y avoir une critique de la consommation ? La révolution néolibérale des années 1980 a disqualifié toute critique présumée sérieuse de la consommation grâce à la notion de liberté individuelle. Chacun est en effet libre de consommer comme il l’entend — n’est-on pas tous doués de libre arbitre ? L’acte de consommer a ainsi été fortement associé à l’exercice de sa liberté (consommer, c’est voter, a-t-on déjà dit). Le critiquer aurait voulu dire douter des vertus de la liberté individuelle ou, pis, de son existence. Devenue critique de la liberté, une éventuelle critique de la consommation ne pourrait que se heurter à une fin de non-recevoir.
Cet ouvrage revient sur ce présupposé. En analysant la publicité, le marketing, les centres commerciaux, le commerce en ligne, les cartes de fidélisation et autres facettes de nos sociétés, il s’agit cette fois de vraiment décrire le fonctionnement même de la consommation et les mécanismes dans lesquels nous sommes empêtrés depuis plusieurs décennies. »
Ceci est la quatrième de couverture de mon deuxième essai. Il est disponible, entre autres, dans toutes les librairies indépendantes, et sur leslibraires.ca.
Vendu sans garantie d’insatisfaction.
On en parle dans le Quotidien et 95,7 KYK, Radio-Canada, NousTV.